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Criti-kon

1 février 2006

De capes et de crocs, T.7 : Chasseurs de Chimères

decape7couvDe cape et de crocs, l'excellente série du duo Ayroles (scénario) et Masbou (dessin) se fend donc d'un nouveau tome.
Les picaresques et fantasques pérégrinations du goupil Armand Raynal de Maupertuis, du leu Don Lope Villalobos y Sangrin et du lapin Eusèbe les ont donc menés sur l'astre lunaire.
Le tome 6 avait apporté une légère pointe de déception. Certes, tous les éléments faisant la recette et le charme de la série étaient là, mais il manquait une petite touche de fantaisie dans cet univers absurde et pourtant si bien construit. Probablement était-ce dû au départ d'un nouveau cycle, nécessitant par là-même l'exposition de nouveaux lieux et personnages.
L'erreur est corrigée dans Chasseurs de chimères.
D'emblée, on se retrouve dans un sombre bouge où nos héros ont maille à partir avec la vermine locale. Mais point de duel à l'épée dans ces premières pages : la joute est verbale, et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'Ayroles pastiche les battles des rappeurs, en alexandrins ronflants aux suaves accents désuets.
Le reste de l'album est à l'avenant de cette hilarante introduction : savant fou au laboratoire empli de merveilles pittoresques, espion à la cape passe-partout ne fonctionnant que devant les murs en pierre, bateaux à roues, j'en passe et des meilleures.
Les grands classiques font également leur retour, que ce soit au niveau du "perroquet" du capitaine Boone ou les hurlements d'effroi de l'équipage de pirates à la vue du si mignon lapin Eusèbe. N'oublions pas les deux pages de garde finales, qui rappellent les grandes heures de la série (fin du tome 3 et début du tome 4).
L'intrigue avance pour autant tambour battant, là où l'on aurait pu craindre qu'Ayroles ne dilue son scénario pour profiter le plus longtemps du confortable pécule que doit rapporter cette série au succès mérité. Bien plus, même, le bougre en profite pour lever le voile sur le passé d'Eusèbe, quand bien même on n'en saura que trop peu concernant sa vie mouvementée.
Quant au dessin, Masbou s'est encore une fois surpassé. Il était difficile de penser qu'il eut pu faire mieux que sur les tomes précédents, et pourtant si. On ne pourra que s'extasier devant la scène d'apocalypse maritime de la planche 42, mais c'est oublier sa subtile mise en couleurs, en tout point parfaite. Sans oublier les nombreux gags en arrière plan, qu'on ne se lasse pas de chercher encore et encore, à l'instar des premiers Lanfeust mais en beaucoup mieux.
Encore plus beau, encore plus fouillé, encore plus drôle, encore plus référencé, ce septième tome se lit et se relit toujours trop vite. La patience est donc de mise en attendant le tome 8 qui, espérons-le, continuera sur la lancée de Chasseurs de chimères. Mais la confiance reste de mise : il est quasi-impossible pour les auteurs de gâcher le potentiel qu'un tel album laisse en gestation.

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